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René. — Dis toujours, Henri.

Henri. — T’es-tu déjà demandé pourquoi des voyageurs, qui seraient bien mieux assis sur les banquettes, aussi dures soient-elles, que debout, encaqués, se bousculent ainsi à la portière ?

René pouffe de rire et ne peut répondre, tant deviennent amusantes les faces furibondes.

Henri (indémontable). — C’est évidemment qu’à l’intérieur il y a encore un assez grand nombre de places inoccupées par eux, les égoïstes…

René. — Alors, en avant pour la visite domiciliaire.

Et sans plus se préoccuper des voyageurs blêmes de colère et n’osant protester cependant, les jeunes gens sautent sur le marchepied et ouvrent la portière.

Madame Ramelin (suffoquant de rage). — En voilà des jeunes gens mal éduqués !…

Madame Brayant (s’épongeant le visage). — Trois de plus. Nous serons neuf…

Monsieur Brayant (à l’oreille du pseudo-commissaire). — Qu’est-ce que vous pensez d’un pareil sans-gêne, Monsieur le commissaire ? Est-ce que vous ne pourriez pas intervenir ?

Marcel (bon enfant). — Rien à faire. Et puis, je l’admire, moi, ce jeune homme qui nous a tous roulés. Il a l’œil américain. Il arrivera…