Page:Schopenhauer - Éthique, Droit et Politique, 1909, trad. Dietrich.djvu/63

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Nous sommes donc en droit d’espérer qu’il viendra aussi un temps où l’Europe sera purifiée de toute mythologie juive. Peut-être sommes-nous au siècle où les peuples asiatiques de race japhétique rentreront aussi en possession des saintes religions de leur patrie ; après un long égarement, ils sont redevenus mûrs pour elles.

Après les propositions établies dans mon mémoire couronné sur la Liberté de la volonté, il ne peut faire doute pour aucun homme pensant qu’il faut chercher celle-ci non pas dans la nature, mais seulement en dehors de la nature. Elle est un fait métaphysique, mais, dans le monde physique, une impossibilité. En conséquence, nos actes ne sont nullement libres ; mais le caractère individuel de chacun doit être regardé comme son acte libre. Lui-même est tel, parce que, une fois pour toutes, il veut être tel, car la volonté existe en elle-même en tant qu’elle apparaît dans un individu ; elle constitue la volonté originelle et fondamentale de celui-ci, indépendante de toute connaissance, parce qu’elle la précède. De cette dernière elle reçoit purement les motifs à l’aide desquels elle développe successivement son essence, se fait connaître ou devient visible ; mais elle gît elle-même en dehors du temps, immuable tant qu’elle existe. Aussi chacun, n’existant qu’une fois tel qu’il est, et dans les conditions de l’époque, qui de leur côté s’affirment avec une stricte nécessité, ne peut absolument jamais faire que ce qu’il fait actuellement. Toute la course empirique de la vie d’un homme est en conséquence prédéterminée, dans tous ses événements, grands et petits, aussi nécessairement que celle d’une horloge. Ceci, en réalité, provient du