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OBSERVATIONS GÉNÉRALES ET RÉSULTATS

assez impudents pour soutenir le contraire, en vue de leur philosophie de vieille matrone. Mais moi, je ne suis pas un professeur de philosophie, tenu de faire, la courbette devant la sottise d’autrui.

§ 50. — Séries des raisons et conséquences.

En vertu de la loi de causalité, la condition est toujours, et de la même manière, soumise elle-même à une condition ; de là résulte une série a parte ante infinie. Il en est de même pour la raison d’être dans l’espace : tout espace relatif est une figure ; il a des limites qui le mettent en contact avec d’autres espaces dont ces limites déterminent à leur tour la figure, et cela dans toutes les dimensions in infinitum. Mais, si l’on ne considère, qu’une seule figure en soi, alors la série a un terme, car on part d’un rapport donné ; de même que la série des causes est finie, quand on s’arrête à volonté à une certaine cause. Dans le temps, la série des raisons d’être a une extension infinie a parte ante, comme a parte post, vu que tout instant présent a pour condition l’instant précédent et, est lui-même la condition du suivant ; le temps ne peut donc avoir ni commencement ni fin. La série des principes de connaissance en revanche, c’est-à-dire une suite de jugements dont chacun établit la vérité : logique de l’autre, a toujours un terme final ; elle aboutit en effet ou bien à une vérité empirique, ou à une vérité transcendantale, ou à une vérité métalogique. Dans le premier cas, c’est-à-dire