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la pensée de schopenhauer

les révélations suprêmes qui touchent à l’essence du monde que de l’intérieur de sa conscience propre, sans l’aide de laquelle il ne peut faire un pas en dehors des données immédiates des sens et n’aboutit dès lors à rien d’autre qu’au problème lui-même.

D’autre part, cependant, il faut observer qu’une connaissance aussi complète que possible de la nature constitue l’exposé — par là-même contrôlé et justifié — du problème de la métaphysique ; aussi personne ne doit-il se risquer à aborder celle-ci sans avoir acquis d’abord une connaissance au moins générale, et en tous cas solide, claire et cohérente, de toutes les branches de la science. Car l’énoncé du problème doit précéder sa solution. Mais ensuite le regard du chercheur se tournera vers l’intérieur, car les phénomènes intellectuels et moraux sont plus importants que les phénomènes physiques dans la même mesure où, par exemple, le magnétisme animal est un phénomène plus important que le magnétisme minéral. C’est au-dedans de lui-même que l’homme porte les secrets ultimes, et c’est ce domaine intérieur qui lui est le plus immédiatement accessible ; aussi est-ce