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la pensée de schopenhauer

lieu, par une sorte d’irruption à la lumière, du fond de cette obscure et aveugle poussée, dont le caractère s’affirme dès lors en tant que Vouloir dans la conscience de l’individu surgie du même coup à l’existence.

L’intellect, je le répète, est conditionné par la nature ; il gît en elle, il fait partie d’elle ; et c’est pourquoi il ne peut se placer en face de cette nature, comme s’il lui était extérieur, pour s’assimiler intégralement et de façon absolument objective la totalité de son être. Il peut à la rigueur, et dans le cas le plus favorable, comprendre tout ce qui est dans la nature, mais non pas la nature elle-même ; tout au moins ne le peut-il pas directement.


« Volontaire » et « involontaire ».

Si tôt qu’on aura appris à distinguer entre Vouloir et volonté consciente et à considérer la seconde comme une forme ou une manifestation particulière du premier, on ne fera plus de difficulté pour reconnaître également dans les phénomènes non accompagnés de conscience l’action du Vouloir. En disant que tous les mouvements de notre corps, y compris ses mouvements purement végétatifs et organiques, procèdent