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ii. de la nature

du Vouloir, nous ne disons donc nullement qu’ils soient consciemment volontaires. Car ceci signifierait qu’ils sont provoqués par des motifs ; or les motifs sont des représentations, lesquelles ont leur siège dans le cerveau ; seules donc les parties du corps dont les nerfs partent du cerveau sont susceptibles d’être mises en mouvement par lui, c’est-à-dire par l’intervention de motifs ; et ce sont là aussi les seuls mouvements que nous appelions volontaires. Ceux au contraire qui appartiennent à l’économie interne de l’organisme sont déterminés par des excitants, tout comme les mouvements des plantes ; sauf que la complication de l’organisme animal, de même qu’elle exigeait un appareil sensoriel externe, nécessaire à la perception du monde extérieur, et qui permit au Vouloir de réagir à ce monde extérieur, exige aussi un cerebrum abdominale — le système nerveux sympathique — pour relier les réactions du Vouloir aux excitants intérieurs. On peut comparer le premier de ces appareils à un ministère des affaires étrangères, et le second à un ministère de l’intérieur, tandis que le Vouloir demeure le souverain autocrate dont l’action se fait partout sentir.

Si nous savons d’expérience certaine que les actions accompagnées de conscience, qui sont gouvernées