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ii. de la nature

dire un intellect assez développé ; aussi est-elle le propre des animaux supérieurs, et tout particulièrement de l’homme. Au contraire, la détermination par l’instinct n’exige que la dose d’intellect nécessaire à la perception du motif unique, et tout spécialement déterminé, qui seul donnera lieu à la manifestation du dit instinct ; elle va donc de pair avec une sphère de connaissance extrêmement limitée, et c’est pourquoi elle n’apparaît dans la règle, à un très haut degré, que chez les animaux inférieurs, entre autres chez les insectes. Comme la « motivation » extérieure qu’exigent les actions de ces animaux est minime et excessivement simple, l’intermédiaire de cette « motivation », qui est l’intellect, autrement dit le cerveau, est aussi très peu développé chez eux, et leurs actions extérieures dépendent pour la plupart du même centre de direction que les fonctions internes ou physiologiques déterminées par de simples excitants, c’est-à-dire du système ganglionnaire ; aussi celui-ci a-t-il chez les insectes, par son grand développement, une importance prépondérante. C’est précisément parce que la conduite instinctive et. les travaux industrieux des insectes sont gouvernés principalement par ce système ganglionnaire, qu’à