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i. de la connaissance

sur le rapport de cause à effet qui préside au dehors au changement des choses. Je suppose qu’à la réflexion tout cela apparaîtra suffisamment absurde et nous amènera ainsi à la conviction que ce monde absolument objectif, extérieur au cerveau, indépendant de lui et antérieur à toute connaissance, que nous nous imaginions avoir d’abord conçu, n’était déjà précisément rien d’autre que le second monde, le monde subjectivement connu, le monde de la représentation, qui est le seul que nous soyons capables de réellement penser. Nous sommes ainsi obligés d’admettre que le monde tel que nous le connaissons n’existe aussi que pour notre connaissance, qu’il n’existe donc que dans notre représentation et non pas encore une fois en dehors d’elle.


Réalisme et matérialisme. Idéalisme et spiritualisme.

Le réalisme conduit nécessairement au matérialisme. Car si la perception empirique nous donne les choses telles qu’elles sont en soi et indépendamment de notre connaissance, elle nous donne aussi l’ordre des choses en soi, l’ordre véritable, total et unique, de l’Univers. Sur cette voie, on arrive nécessaire-