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à propos de la méthodologie des mathématiques

Unwert der Mathematik, 1836 (De la valeur et de la non-valeur des mathématiques). Elle aboutit à cette conclusion que la valeur des mathématiques n’est que médiate, c’est-à-dire qu’on peut utilement les appliquer à des fins qu’il n’est possible d’atteindre que par elles, mais qu’en elles-mêmes les mathématiques laissent l’esprit où elles l’ont trouvé, et en entravent plutôt qu’elles n’en favorisent le développement et la culture générale. Cette conclusion est fortement motivée non seulement par un examen critique approfondi de l’activité d’esprit en mathématiques, mais encore par une foule d’exemples et d’autorités bien choisies. La seule utilité immédiate que l’auteur reconnaisse aux mathématiques, c’est de fixer l’attention d’esprits frivoles et inconstants. — Descartes même, qui fut célèbre comme mathématicien, a porté sur les mathématiques le même jugement. Dans la Vie de Descartes, par Baillet, il est dit, au livre II, ch. VI, p. 54 : « Sa propre expérience l’avait convaincu du peu d’utilité des mathématiques, surtout lorsqu’on ne les cultive que pour elles-mêmes… Il ne voyait rien de moins solide, que de s’occuper de nombres tout simples et de figures imaginaires, etc. »