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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

que l’espace et le temps lui dérobent, donc ce qui est lointain ou ce qui est à venir, en sorte que rien ne s’oppose à ce qu’il puisse déduire l’un de l’autre à la condition seulement d’avoir la clef de cette écriture secrète.

Une seconde analogie qui, toute différente, peut contribuer à nous faire comprendre indirectement le fatalisme transcendant, dont il s’agit ici, une seconde analogie nous est fournie par le rêve, le rêve avec lequel la vie a, d’une manière générale, une ressemblance depuis bien longtemps reconnue et souvent exprimée ; tellement que l’Idéalisme transcendantal de Kant, peut être considéré comme la formule la plus claire de cette conception qui fait de notre existence consciente comme une sorte de rêve ; j’ai même dit cela dans ma critique de sa philosophie. C’est cette analogie avec le rêve qui nous fait entrevoir, il est bien vrai toujours seulement dans un lointain nébuleux, comment le pouvoir secret qui domine et dirige, en vue des plans qu’il a sur nous, les événements extérieurs qui nous touchent, pourrait cependant avoir ses racines dans la profondeur incommensurable de notre être propre. Dans le rêve aussi, certes, les circonstances qui sont les motifs de nos actes se présentent également comme des