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MÉMOIRES SUR LES SCIENCES OCCULTES

fond sommeil, ce repos propre du cerveau que nous avons toute raison d’admettre pour un repos complet, donc sans conscience aucune : par suite se trouve exclue toute possibilité d’association d’idées ; soit au moment où la conscience passe de l’état de veille à l’état de sommeil, au début du sommeil : là ils ne font proprement jamais complètement défaut, et ils nous donnent l’occasion de nous convaincre pleinement, qu’ils ne sont rattachés par aucune association d’idées à nos représentations à l’état de veille, qu’ils en laissent intacte la trame pour emprunter la matière dont ils sont faits et leur cause d’ailleurs, nous ne savons d’où. Les premières images de rêve de l’individu qui s’endort sont — et cela se laisse facilement observer — toujours sans lien aucun avec les pensées sous l’empire desquelles il s’est endormi ; que dis-je ? elles sont si étonnamment différentes qu’il semble qu’entre toutes les choses du monde elles sont allées volontairement choisir ce à quoi nous n’avons pas du tout pensé ! Par suite pour celui qui réfléchit à cela la question se pose : qu’est-ce qui peut donc ainsi déterminer le choix et la nature de ces images ? Elles présentent en outre, (comme le remarque justement et finement