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ESSAI SUR L’APPARITION DES ESPRITS

ordre, est comme on sait, d’après Kant, simple phénomène. En parfaite opposition à cet ordre, nous voyons tous les faits, dont nous nous occupons ici et qu’on peut nommer magiques, avoir leur racine immédiate dans la chose en soi et introduire dans le monde phénoménal des phénomènes qu’on ne saurait jamais expliquer par les lois de ce monde phénoménal ; qu’on a niés par suite avec raison, jusqu’à ce que une expérience, se présentant sous cent formes diverses, n’ait plus enfin permis de le faire. Mais ce n’est pas seulement la philosophie kantienne, c’est aussi la mienne qui, par l’étude plus précise de ces phénomènes, trouve une confirmation importante dans ce fait que, en tout cela, c’est la Volonté seule qui proprement agit : par quoi elle se révèle comme la chose en soi. Aussi, frappé de cette vérité, pour lui une vérité empirique, un magnétiseur connu, le comte hongrois Szapary qui visiblement ne sait rien de ma philosophie et peut-être pas grand’chose de n’importe quelle autre, le comte Szapary intitule le premier mémoire de son écrit « Ein Wort über den animalischen Magnetismus », Leipzig, 1840 : « Preuve physique que la Volonté est le principe de toute vie spirituelle et corporelle. »