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MAGNÉTISME ANIMAL ET MAGIE

un passage de Kant que nous empruntons à son livre Grundlegung zur Metaphysik der Sitten. « C’est une remarque, qui ne veut pas une bien grande subtilité de pensée, et dont on peut admettre qu’elle est à la portée de l’intelligence la plus commune procédant, il est vrai, à sa façon par cette obscure distinction de notre capacité de juger (Urtheilskraft) que l’intelligence appelle sentiment ; c’est une remarque, dis-je, qui ne veut pas une grande subtilité de pensée, que toutes les représentations qui nous viennent indépendamment de notre volonté (comme les représentations des sens) ne nous donnent à connaître les objets que comme ils nous affectent — ce qu’ils sont en eux-mêmes nous restant parfaitement inconnu ; que donc, en ce qui touche cette sorte de représentations, nous ne pouvons, même en prêtant l’attention la plus grande et en réalisant ce degré de clarté qu’il dépend toujours de notre raison d’atteindre, nous ne pouvons arriver qu’à la connaissance des phénomènes, jamais de la chose en soi. Dès qu’on a compris cela, on est forcément obligé d’admettre et de placer derrière les phénomènes quelque chose d’autre que le phénomène, différent de lui, à savoir la chose en soi » (3e édit., p. 105).