Aller au contenu

Page:Schopenhauer - Sur la religion, 1906.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poids du cerveau non comparativement à celui du corps entier, mais comparativement à celui de tout l’ensemble du système nerveux (Voir Blumenbachii Institutiones physiologie, 4e édit., 1821, p. 173). Et cette connaissance fait manifestement partie des connaissances préliminaires que l’on doit posséder, avant d’entreprendre des recherches expérimentales sur le cerveau des homines et des animaux. Mais tuer dans une longue torture de pauvres animaux, est évidemment plus facile que d’apprendre quelque chose. Quel crime a donc commis le pauvre lapin, pour que l’on commence à le condamner à la mort lente par la faim ? Celui-là seul est autorisé à une vivisection, qui sait déjà tout ce que disent les livres sur le cas à examiner. Les biologistes français semblent ici avoir pris les devants, et les Allemands s’efforcent de les imiter, en soumettant aux plus affreuses tortures de pauvres bêtes, souvent en grand nombre, pour résoudre des questions purement théoriques, fréquemment très futiles. Voici encore un fait qui m’a particulièrement révolté : le professeur Ludwig Fick, de Marbourg, rapporte dans son livre Des causes des formes osseuses, 1857 (Ueber die Ursachen der Knochenformen), qu’il a extirpé le globe de l’œil à de jeunes animaux, pour obtenir une confirmation de son hypothèse que les os poussent dans

    à Francfort. Dans la première de ces deux villes il connut Georges Forster, l’enthousiaste admirateur de notre Révolution, et devint son ami intime. Il est un des créateurs de l’anatomie chirurgicale et s’est beaucoup occupé de l’étude du cerveau. Il a en outre éclairé par ses recherches, comme Blumenbach, la question des races humaines. Il a publié un opuscule sur les Effets nuisibles des corsets, qui contribua bien plus que tous ses grands travaux à répandre son nom. (Le trad.)