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boire ou respirer une certaine quantité d’éther.

L’application de cette nouvelle loi présentait un grave inconvénient : la décision du Tribunal dépendait surtout du diagnostic du médecin, et celui-ci, soit crainte d’erreur professionnelle, soit pitié, conseillait trop souvent un minimum ridicule.

… Quelle que fût la peine, l’on conduisait le condamné dans un spacieux établissement — le plus généralement une ancienne prison transformée de fond en comble, les cellules tapissées de papiers aimables, garnies de meubles simples mais confortables, les corridors et le jardin de vastes fauteuils d’osier, la cuisine modeste mais appétissante. La plus grande liberté régnait dans la maison, les prisonniers se levaient, se couchaient, lisaient à leur guise.

L’on remarquait, même, chez la plupart un air de béatitude, d’ivresse infinie que reflètent bien peu de nous.

Disons de suite que la seule chose à laquelle ils devaient s’astreindre était de subir des injections de morphine ou de cocaïne, ou des inhalations d’éther.

Le terme « subir » que nous venons d’em-