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aimer profondément, sincèrement, douloureusement cette femme contre laquelle il n’a pas craint d’avoir les armes les plus atroces.

Ce D. est un amant : un amant redoutable, inouï, mais un amant. Il veut être l’homme d’une seule femme ! Voilà par où son cas devient intéressant et digne de la discussion.

Il a été, cet amant, dans son exaspération, jusqu’au bout de sa passion et de sa fureur. Il a mis une persévérance de maniaque dans ses persécutions contre celle qu’il aimait. Il a vécu délirant et furieux avec un esprit de suite déconcertant. Lucide, mais possédé par un but unique, il a poussé sa folie jusqu’aux dernières conséquences, jusqu’à l’instant où la créature qu’il poursuivait, affolée à son tour, l’a abattu sous le canon de son revolver.

Cette femme s’est défendue comme un homme contre cet homme qui l’attaquait comme une femme.

Phèdre et Iago eurent des amours de cette sorte.

D. et sa maîtresse, amants de Paris, exacerbés, pris dans un milieu bizarre, héros