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« Mon Cher Ami,

« Décidément, je ne suis qu’une méchante, je m’en repens, et je t’assure que j’éprouve beaucoup de chagrin de tout le mal que je t’ai fait. J’ai décidé de complètement changer à ton égard. Viens me pardonner le plus tôt possible, j’ai hâte de t’embrasser. Je suis sincère, et t’embrasse sincèrement. Je t’attendrai demain vers deux heures… »

D…, ayant reçu ce mot, ne put dormir la nuit.

Il se flattait d’avoir rompu définitivement avec elle, il commençait à goûter certaine tranquillité : depuis longtemps il ne s’était senti si calme, loin de toute femme, loin de tout ennui d’argent, il éprouvait un extrême plaisir à se voir honnête dans son isolement, à ne fréquenter que deux ou trois personnes propres, à n’entendre point de saletés.

En lisant la lettre de la jeune femme, son premier mouvement fut un haussement d’épaules, un geste de mépris. Merci bien ! on ne l’y reprendrait plus ! Il la connaissait, il savait son hypocrisie, et qu’elle ne l’aimait nullement, et qu’elle ne l’aimerait pas. Il l’avait quittée, bon voyage ! Fini, n…i, fini.

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