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dut quitter la marine à la suite de grosses pertes de jeu.

C’est en 1892, à Trouville, qu’il fut présenté au duc de B., dont, peu après, il devint le secrétaire et l’homme de confiance.

Après la mort du duc, survenue il y a deux ans, il continua ses fonctions auprès de la duchesse, qui l’affectionnait particulièrement — très particulièrement, pourrions-nous ajouter.

Dans le somptueux hôtel de l’Avenue de la Révolte, c’était le baron qui dirigeait tout et traçait le programme des fêtes éblouissantes qu’on y donnait.

En juin dernier, la duchesse de B., qui était âgée de soixante-douze ans, mourut. Le baron montra un désespoir profond ; il conduisit le cercueil au Père-Lachaise, et là, à la fin de la cérémonie, il s’évanouit.

Depuis, le baron était demeuré dans l’hôtel avec deux femmes de chambre et un chauffeur — qui était en même temps concierge —, mais, en proie à une tristesse profonde, il laissait à l’abandon le somptueux hôtel, ne donnant plus aucun ordre, attendant le moment où il lui faudrait quitter cette maison qu’il habitait depuis vingt ans.