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pourtant, quel brave c’était ! On citait ses exploits, ses combats, les tournois dans lesquels il avait magnifiquement triomphé, et dont il aurait pu emporter le prix, c’est à dire la main — et le cœur — de la dame, de la demoiselle présidant la joute dans la loge enrichie de brocarts, de velours, de dorures ! Il s’était toujours contenté d’un sourire et était reparti vainqueur, envié… et seul.

Et, précisément parce qu’il dédaignait les femmes, les femmes l’adoraient. C’est l’éternelle histoire.

Mais il dédaignait les femmes sans coquetterie, sans forfanterie — parce qu’il n’en avait pas encore rencontré une qui lui parût vraiment femme, c’est-à-dire qui cherchât dans l’amour autre chose qu’une satisfaction immédiate, passagère, une gloriole mortelle, humaine, disons bestiale. Il avait une âme d’enfant dans un corps de brave.

… Un jour — c’était au crépuscule, et le globe du soleil incendiait magnifiquement et la terre et le ciel — il s’était trouvé sur la terrasse, près de Yolande.

Une paix immense régnait. Tout s’endormait paisiblement. Il semblait, ce soir-là,