Page:Schwaeblé - L’amour à passions, 1913.djvu/191

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 185 —


ner ? Mais non ! cet être brutal, féroce, ne pardonnerait pas, n’oublierait pas. Alors, quelle vengeance méditait-il ? Quel raffinement avait-il inventé ? Quelle hypocrisie dissimulait-il ? Qu’avait-il fait de son amant ?

Elle n’osait interroger ses femmes, qui, discrètes, silencieuses, arrivaient pour l’habiller, le visage d’une impassible froideur. Elle eut un mouvement de révolte. Elle était la maîtresse. En réalité, elle n’était qu’une esclave : elle n’avait jamais été qu’une esclave, l’esclave du Comte, l’esclave de ses suivantes.

Déjà, celles-ci, sans la consulter, commençaient leur service. Tranquillement, elles lui enlevaient ses vêtements déchirés ; le corsage, la jupe tombèrent. Puis, la fine batiste. Yolande était nue, elle ne s’en apercevait pas, pensant toujours au bien-aimé, pensant au Comte.

Elle n’avait pas que l’âme d’une jeune fille, elle en avait, aussi, conservé le corps : des jambes nerveuses, des cuisses un peu grêles, une croupe un peu maigre, des hanches faibles. Seule, la gorge se profilait très ronde. Les bras avaient la sveltesse de la vierge. Le cou, très élancé, avait la grâce du cygne.