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Mais, ce qu’elle avait de merveilleux c’était sa chevelure, sa chevelure qu’en ce moment ses femmes peignaient longuement, sa chevelure douce, soyeuse, tombant en boucles lourdes et dorées sur les épaules.

Puis, elles la lavèrent et la parfumèrent minutieusement, usant des fards, des parfums les plus précieux, nacrant, ivoirant cette statue de chair qui se laissait faire, docile, presque inanimée, épeurée.

Ensuite, elles l’habillèrent, et l’or, les velours, les satins, les soies, les dentelles s’appesantirent sur son corps, ménageant, toutefois, le charme des épaules rondes, la légèreté de la taille. Enfin, la première de ses femmes sortit d’un coffret de santal finement découpé les bijoux qui devaient achever de la parer, les perles fines moins blanches que sa peau, les rubis moins rouges que ses lèvres. Son cou, sa gorge, ses doigts, ses cheveux brillèrent bientôt de mille feux de toutes couleurs.

Alors, les suivantes se reculèrent un peu pour mieux juger de l’ensemble. Et, satisfaites apparemment, elles se retirèrent, toujours silencieuses.

Yolande demeurait seule, parée comme une châsse. Qu’allait-on faire d’elle ? À quelle