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horrible scène la destinait-on ? Elle songeait à ces malheureuses qui revêtent une superbe robe de mariée le jour où elles entrent dans les Ordres. Et, toujours, sa pensée revenait au Vicomte. Où était-il ? L’avait-on déjà tué ?

… Elle n’attendit pas longtemps. Des sonneries de trompe avaient retenti, elle entendait le bruit des chaînes abaissant le pont-levis : les hôtes arrivaient.

Le jour tombait… Elle vit les fenêtres du château s’illuminer une à une. La porte de sa chambre s’ouvrit, ses femmes venaient la chercher. Elle les suivit, tremblante. Elles la conduisirent dans une grande salle dont la porte-fenêtre donnait sur la cour d’honneur, elles la menèrent sur le balcon, l’encadrant étroitement.

Au milieu de la cour s’élevait une estrade.

Le bourreau se tenait en bas.

La Comtesse frémit. Elle commençait à comprendre… On allait tuer son bien-aimé sous ses yeux…

En face d’elle, sur un autre balcon, apparaissaient le Comte, ses invités et leur suite, magnifiquement habillés. Des soldats se ran-