Aller au contenu

Page:Schwaeblé - L’amour à passions, 1913.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 27 —

Et si quelque courant d’air trop vif, plissant sa peau, la forçait, dans un geste instinctif, à se recroqueviller sur elle-même, si quelque pointe du plancher écorchait un pied, l’obligeant à s’arrêter une seconde, vite un coup de cravache, sèchement appliqué sur la croupe blanche qu’il marbrait de larges zébrures rouges, la rappelait à l’ordre.

Marcus n’avait point l’esprit ni les sens suffisamment éduqués pour éprouver quelque sensation charnelle à frapper. C’était simplement une brute qui se payait, sur la peau de cette femme riche, des humiliations et des rancunes connues et amassées dans la pauvreté. C’était sa revanche, à lui, homme du bas peuple, d’être le maître absolu de cette créature appartenant à un autre monde, de la tyranniser à sa guise, de la rabaisser au rang de bête, de femelle. Il voyait avec plaisir ses pieds nus se souiller à la poussière du plancher, la sueur perler sur les courbes du corps, il voyait avec plaisir la figure se contracter de douleur, les membres trembler de fatigue, les épaules frissonner de froid.

Dans sa brutalité il trouvait des raffinements qu’eussent enviés les cerveaux les plus travaillés. S’il lui permettait de chaus-