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ce que l’expérience eût le temps de produire son effet, et que j’eusse pu le constater bien évidemment. Le sexe est si fragile que je ne pouvais ni ne devais me fier à ses promesses. Ainsi, j’avais tout à craindre si je mettais cette femme dans ma confidence, ce qui d’ailleurs eût été de la plus haute imprudence dans le cas actuel. Il fallait donc que le sujet que j’y emploierais n’en eût aucune connaissance, et aussi que je le préservasse comme malgré lui de la moindre habitude avec quelque être de notre sexe. Jugez quel devait être mon embarras. Si je choisis une femme mariée, me disais-je, que d’inconvénients de toutes parts ! Les difficultés deviennent innombrables. Si je prends une fille dans sa première jeunesse serai-je plus sûr de sa virginité ? De tout temps cette marchandise a passé pour bien équivoque et bien fragile ; et, si je ne me trompe, elle n’a pas beaucoup changé de nature en se rapprochant de notre âge.

« Quelquefois il me venait dans l’esprit d’épouser une femme dont je ferais tout le bien-être, et sur laquelle j’aurais pu m’arroger une autorité absolue, et ainsi la tenir dûment renfermée jusqu’au moment de ses couches. Mais, m’objectais-je ensuite, elle se désespérera quand elle verra que je ne l’ai épou-