Page:Schwob - La Lampe de Psyché, 1906.djvu/197

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les limaces, et les cimetières, avec une certaine horreur.

Elle cria :

— Attendez un peu !

Puis descendit l’échelle, la face en avant. Quand elle fut en bas :

— Vous êtes bien vieux, dit-elle — et vous avez si soif ?

— Oh ! oui, ma bonne petite demoiselle, dit le vieil homme.

— Les mendiants ont faim, reprit Madge avec résolution. Moi j’aime le plâtre. Tenez.

Elle arracha une croûte blanche de la muraille et la mâcha. Puis elle dit :

— Tout le monde est sorti. Je n’ai pas de verre. Il y a la pompe.

Elle lui montra le manche recourbé. Le vieux mendiant se pencha. Tandis qu’il aspirait le jet, la bouche au tuyau, Madge tira subtilement le pain de son bissac et l’enfonça dans un tas de farine.

Quand il se retourna, les yeux de Madge dansaient.