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RASSEGNE

recouverte d’eau et si elle tournait comme maintenant, une onde de marée se déplacerait régulièrement autour du globe; ses crêtes maxima suivant le mouvement apparent de la Lune à 90° de longitude exactement. Il y aurait par suite basse mer aux points situés sous la Lune et à leurs antipodes et haute mer aux points à 90 degrés de longitude des premiers, résultat exactement opposé à celui que donne la théorie statique. Toutefois, à cause de la présence des continents et de la variation de profondeur de l’eau, l’allure et le caractère des ondes qui se produisent effectivement sont différents des résultats correspondant à l’un ou l’autre des cas supposés et la théorie doit être complétée par des observations soignées.

Laplace et d’autres ont imaginé la théorie du « canal » en supposant que nous pouvons nous représenter la marée comme circulant autour de la terre suivant des zones parallèles à l’équateur, supposition qui, évidemment, n’est pas vraie pour les localités éloignées de Féquateur; mais les difficultés d’ordre mathématique concernant le mouvement dans le cas des hautes latitudes sont trop grandes et ne se prêtent pas au calcul. Les progrès faits dans la théorie dynamique par Poinearé, Hough et F auteur, dans lesquels il est traité des différentes oscillations de l’eau « libres » et « forcées » [1] sont donnés dans le mémoire 10 (volume I) d’après V Encyclopédie britannique: la théorie est présentée dans la forme que lui a donnée M. Hough, actuellement astronome de Sa Majesté, et successeur de Sir. David Grill au Cap. De l’avis de l’auteur, l’œuvre de M. Hough constitue la « contribution la plus importante qui ait été apportée à la théorie dynamique des marées depuis l’époque de Laplace ». Toutefois, comme son analyse est plus compliquée que celle de Laplace nous ne pourrons rapporter que quelque-uns des résultats de ce travail.

En ce qui concerne la « marée semi-mensuelle » due au mouvement alternatif de la Lune vers le nord et le sud de l’équateur céleste, les résultats de la théorie dynamique ne diffèrent pas beaucoup de ceux que donnait la solution par l’équilibre de Laplace, bien que cette dernière représente plus exactement ce qui se passerait pour des mers plus profondes que ne le sont vraiment nos océans. La théorie de Laplace est de nouveau discutée, dans le mémoire suivant (n.° 11) qui, primitivement, avait

  1. Quand la période naturelle d’oscillation d’un corps, c’est-à-dire la période suivant laquelle il vibrerait si, une fois déplacé, il était abandonné à lui-même), est la même que la période de la force qui le met en mouvement, on dit que ses oscillation sont libres. Si la période de la force ne concorde pas avec celle des vibrations naturelles du corps dérangé, cette force lui imprime des oscillations forcées.