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Page:Scott - Le Lord des îles, Gosselin, 1824.djvu/13

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mirer les derniers feux du soleil sur la cime des monts, à suivre des yeux le glaneur dans les champs déserts, et à moraliser sur les plaisirs et les peines de la vie ? Ah ! si vous aimez de pareilles scènes, ne dédaignez pas le chant du ménestrel.

Non, ne le dédaignez point. Je l’avoue, les roucoulements du ramier sont préférables à ces accords sans art ; les beautés de ses chants sont plus pâles que la teinte douteuse du soleil couchant sur un ciel nébuleux d’automne, et plus rares que ces feuilles desséchées qui frémissent au souffle des vents, lorsque novembre a fait résonner son cor ; mais ne méprisez pas ses travaux : glaneur solitaire, il parcourt des champs où des bardes plus heureux ont cueilli jadis d’abondantes moissons.

Vous n’entendrez pas sans intérêt une simple histoire des jours de gloire