beaucoup mieux que moi », répliqua son compagnon, d’un ton sec.
« Alors, je vais le lui demander de suite », dit Mareschal ; puis s’adressant à M. Vère : « Je suis informé, monsieur, que nous n’avons pas examiné la route qui conduit à Westburnflat.
— Oh ! » dit sir Frédéric en riant, « nous connaissons fort bien le propriétaire de Westburnflat ; un franc étourdi, qui fait peu de différence entre la propriété d’autrui et la sienne, mais qui, malgré tout, a des principes ; il ne toucherait à rien de ce qui appartient à Ellieslaw.
— D’ailleurs », dit M. Vère en souriant d’un air de mystère, « sa quenouille était chargée d’une autre espèce d’étoupe hier soir. N’avez-vous pas appris que le jeune Elliot de Heugh-Foot a eu sa maison incendiée et ses troupeaux enlevés, parce qu’il a refusé de livrer ses armes à quelques braves gens qui se proposent de faire un mouvement en faveur du roi ? »
Toute la compagnie sourit en apprenant un exploit qui entrait si bien dans leurs vues.
« Et cependant, reprit Mareschal, je crois que nous devons aussi aller de ce côté-là ; sans quoi on nous accuserait de négligence. »
On ne pouvait faire aucune objection raisonnable à cette proposition, et on tourna bride pour aller à Westburnflat.
Ils venaient à peine de se diriger de ce côté, qu’ils entendirent le bruit des pas de chevaux et aperçurent une petite troupe de cavaliers qui venaient vers eux.
« Voilà Earnscliff, dit Mareschal ; je reconnais son beau cheval bai, avec une étoile sur le front.
— Et ma fille est avec lui ! » s’écria Vère d’un ton furieux. « Qui dira maintenant que mes soupçons étaient faux et injurieux ? Messieurs, mes amis, prêtez-moi le secours de vos épées pour m’aider à délivrer mon enfant. »