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Le Miroir de ma Tante Marguerite

vieux mumpsimus à son moderne sumpsimus[1].

— Eh bien ! il faut que j’explique mon inconséquence dans cette circonstance, en la comparant à une autre. Je suis, comme vous le savez bien, un reste de cette vieille caste hors de mode qu’on appelle jacobite ; mais je ne le suis que de sentiment, car jamais sujet plus loyal ne pria de meilleur cœur pour la santé et la prospérité du roi Georges IV, que Dieu protège ! mais je crois bien que le bon prince ne penserait pas que je puisse lui faire injure, si en me reposant dans mon fauteuil au coucher du soleil comme dans ce moment, je pensais aux hommes courageux qui crurent de leur devoir de prendre les armes contre son grand-père, et pour une cause qu’ils regardaient comme celle de leur prince légitime et de leur patrie :

Ils combattirent vaillamment,
Tous jusqu’au funeste moment
Où leur main, d’un sang noir trempée,
Dut se coller à leur épée.
Mais en luttant contre le sort,
Dans la tempête, leur courage
En ce combat ne fit naufrage
Qu’en atteignant le dernier port.

« Ne venez pas dans un semblable moment, lorsque ma tête est remplie de plaids[2], de pibrochs[3] et de claymores[4], demander à ma raison d’admettre ce que je crains bien qu’elle ne veuille nier ; je veux dire que le bien public voulait que ces choses

  1. Ceci nous fait naturellement souvenir du grave Oldbuck, dans le roman de l’Antiquaire. A. M.
  2. Manteaux écossais. A. M.
  3. Chants écossais des clans des montagnes. A. M.
  4. Épées à deux tranchants des anciens guerriers écossais. A. M.