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Page:Scott - Oeuvres de Walter Scott, trad Defauconpret, 1836.djvu/453

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sans doute à lui faire donner le surnom de roi des Communes, ou rex plebeiorum, comme Lesly l’appelle en latin.


CHANT SIXIÈME.

Note p. — Paragraphe iii.

Les armées écossaises étaient composées de la noblesse et des barons avec leurs vassaux, qui étaient tenus au service militaire. L’autorité patriarcale des chefs de clans dans les montagnes et sur les frontières était d’une nature différente, et quelquefois peu d’accord avec les principes de la féodalité ; elle était fondée sur la patria potestas, exercée par le Chef, qui représentait le père de toute la tribu, et à qui on obéissait souvent contre son supérieur féodal.

Il paraît que Jacques V fut le premier qui introduisit dans les armées écossaises une compagnie de mercenaires, qui formaient une garde pour le roi, et qu’on appelait les gardes à pied.

Le poète satirique sir David de Lindsay (ou l’auteur du prologue de la comédie The Estates) a choisi pour un de ses personnages un certain Finlay, des gardes à pied, qui, après beaucoup de rodomontades, est mis en fuite par le fou, qui lui fait peur avec une tête de mouton au bout d’une perche. J’ai donné à mes soldats les traits grossiers des mercenaires de ce temps-là, plutôt que ceux de ce Thraso écossais ; ils tenaient beaucoup du caractère des aventuriers de Froissart, ou des condottieri d’Italie.

Note q. — Paragraphe xxvi.

Le chevalier de Snowdoun est le roi d’Écosse. Cette découverte rappellera probablement au lecteur le beau conte arabe d’il Bondocâni. Cependant cet incident n’a pas été emprunté aux Mille et une Nuits, mais à la tradition écossaise. Jacques V était un monarque dont les bonnes intentions excusaient les caprices romanesques : il faut même lui savoir gré du surnom de roi des Communes, que lui valut l’intérêt qu’il prenait à la classe opprimée de ses sujets.

Afin de voir par lui-même si la justice était régulièrement administrée, mais souvent aussi par des motifs, moins louables, de galanterie, il avait l’habitude de parcourir la contrée sous divers déguisemens. Deux de nos meilleures ballades sont fondées sur le succès de ses aventures amoureuses. Celle qui est intitulée : Nous n’irons plus errer (Weell gae nae mair roving), est peut-être la meilleure ballade comique de toutes les langues connues.

Une autre aventure, qui faillit coûter la vie à Jacques, eut lieu, dit-on, au village de Cramond, près d’Édimbourg, où il était parvenu à plaire à une jolie fille d’un rang peu élevé. Quatre ou cinq hommes, parens ou amans de sa maîtresse, attaquèrent le monarque déguisé à son retour du rendez-vous. Naturellement brave et d’une rare habileté dans l’art de l’escrime, le roi se posta sur le pont étroit de la rivière d’Almond, et se défendit vaillamment avec son épée.