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MARGUERITE.
Il importe que tu agis d’abord, que tu raisonnes après, et que, dans l’intervalle, il peut arriver…
MANON.
Quoi ?…
MARGUERITE.
As-tu jamais pensé à ton avenir avec le chevalier ?
MANON.
Non !
MARGUERITE.
Est-ce que tu ne désires pas être sa femme ?
MANON.
Pourquoi ?
MARGUERITE.
Pour vous aimer toujours.
MANON.
C’est vrai ! Oh ! mais, à quoi bon lui donner une femme qui n’a rien, à lui qui est sans fortune ?
MARGUERITE.
Et s’il cherchait à s’en faire une ? S’il travaillait, et toi aussi ?
MANON.
Moi !… je ne sais pas travailler, cela m’ennuie à périr. Broder ou coudre me donne la migraine.
MARGUERITE.
Que sais-tu donc faire ?
MANON.
Rire, causer, chanter, et râcler de la guitare… quand j’en ai une.
MARGUERITE.
Mais à vivre ainsi, arrive la misère !