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- Me rappeler l’ivresse
- Et les rêves heureux !
BALKIS.
- O surprise, ô prodige !
- N’est-ce point un prestige
- Ou bien quelque vertige
- Dont s’abusent ses yeux ?
- Image enchanteresse,
- Qui vient de sa tendresse
- Lui rappeler l’ivresse
- Et les rêves heureux !
MAÏMA, écoutant toujours.
- Entends-tu ces hourras et ces transports de joie ?
BALKIS, regardant.
- Ils annoncent le palanquin
- De notre nouveau souverain !
MAÏMA, regardant.
- Sous ses rideaux de velours et de soie
- On peut l’apercevoir…
BALKIS.
- C’est notre gouverneur lui-même.
Oui, si j’en crois mes yeux,
- Bien loin d’être ébloui par le pouvoir suprême,
- Pour ses nouveaux sujets, affable et gracieux,
- De la tête il salue !… et même il aboie.
MAÏMA, qui s’est approchée, regardant et poussant un grand cri.
- Ah !
BALKIS.
- Qu’est-ce encore !…
MAÏMA.
- C’est lui ! c’est bien lui ! le voilà…
- C’est mon chien,
- C’est le mien,
- Je le reconnais bien !
BALKIS, suffoquée.
- Ouf !