Page:Scribe - Œuvres complètes, éd. Dentu, vol. 67.djvu/195

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BABABECK.

De confiance… sur ce que je lui ai dit de ta jeunesse et de ta beauté.

PÉRIZADE.

Raison de plus pour qu’il me voie.

BABABECK, virement.

Quelle imprudence ! Demain seulement… le lendemain du mariage.

PÉRIZADE.

Je n’attendrai jamais jusque-là.

BABABECK.

Il le faut ! Je le veux !

PÉRIZADE.

Et pourquoi ?

BABABECK.

Nos lois, nos usages…

PÉRIZADE.

Sont absurdes ! Mais après tant de mariages indéfiniment retardés, comment celui-là s’est-il fait aussi promptement ? Vous ne me l’avez jamais dit.

BABABECK.

Parce qu’il ne faut le dire à personne.

PÉRIZADE.

Excepté à moi.

BABABECK, avec mystère et à voix basse.

Mohamed Saëb, père de ton fiancé, un des plus riches seigneurs de Lahore, était entré dans une conspiration contre le dernier Kaïmakan. J’en avais… j’en ai encore là les preuves qu’il suffisait de montrer au Grand-Mogol, pour faire tomber la tête du coupable. Mais, comme je ne veux la mort de personne, j’ai écrit au jeune Saëb, son fils, lui promettant de lui remettre ces preuves, le jour-même de son mariage avec toi… et par dévouement filial…