Page:Scribe - Le Verre d'Eau ou les Effets et les Causes, 1860.djvu/53

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second qui ne m’avait rien fait… vous comprenez… Je m’arrêtai et lui dis : (Portant la main à son épée.) Mon officier, je suis à vos ordres. — Mes ordres, me dit-il, les voici : et il me remit un paquet que j’ouvris en tremblant.

ABIG. Eh bien !

MASH. Eh bien ! c’est à confondre !… c’était ma nomination d’officier dans les gardes.

BOL. Est-il possible.

ABIG. Une pareille récompense !…

MASH. Après ce que je venais de faire !… Demain matin, continue mon jeune officier, vous remercierez la reine ; mais aujourd’hui nous avons un repas de corps… tous vos camarades du régiment ; je me charge de vous présenter… venez… je vous emmène !… Que répondre ?… Je ne pouvais pas prendre la fuite… c’était donner des soupçons, me trahir m’avouer coupable…

ABIG. Et vous l’avez suivi ?…

MASH. À ce repas, qui a duré une partie de la nuit.

ABIG. Malheureux !…

MASH. Et pourquoi cela ?

BOL. Nous n’avons pas le temps de vous l’expliquer. Qu’il vous suffise de savoir… que l’homme qui vous avait raillé et insulté était Richard Bolingbroke mon parent…

MASH. Que dites-vous ?

BOL. Que votre premier coup d’épée m’a valu soixante mille livres sterling de revenu ; je désire que le second vous en rapporte autant… Mais en attendant, c’est moi, que l’on a chargé de vous arrêter.