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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/329

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DORMEUIL.

Sa raison, sa raison ; je n’ai jamais parlé de sa raison : mais à cela près, c’est un cavalier parfait. Ce cher Frédéric ! jeune, aimable, spirituel ; à vingt-cinq ans, capitaine de cavalerie ! (À Cécile.) Voilà l’époux qu’il te faut, le gendre qui me convient. Il est pour toi d’une attention, et pour moi d’une complaisance… toujours de mon avis : il est vrai qu’il n’en fait qu’à sa tête ; mais c’est toujours une marque de déférence dont on doit lui savoir gré. Tiens, je t’avoue que toute ma crainte était que ce mariage ne vînt à manquer ; mais enfin, nous y voilà. Notre cousin, le notaire, vient d’arriver, et ma foi, dans une heure…

CÉCILE, timidement.

Mon père !

DORMEUIL.

Eh bien ! hâtons-nous : toute la société attend au salon.

MARIE, bas à Cécile.

Allons, mademoiselle, du courage : c’est le moment ou jamais.

CÉCILE.

Mon père, je voudrais vous parler.

DORMEUIL.

Me parler ! Ah ! j’entends : dans un pareil moment on a toujours quelques petits secrets à confier. Marie, laisse-nous.

(Marie sort.)