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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/404

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le plus pur. (Le goûtant encore.) Quel dommage ! un vin qui aurait supporté l’eau… (regardant le verre) j’aurais mis là dedans les deux tiers… et ça aurait encore eu du corps et de la couleur… Ô abondance de l’âge d’or, où es-tu ?

VICTOR, rangeant la table.

C’est que j’aurais encore bu une fois… et qu’il n’y a plus de vin. Rose, Rose !

AUGUSTE.

Ce n’est pas la peine, elle a laissé la clef à l’armoire.

VICTOR, ouvrant l’armoire.

Oh ! messieurs, messieurs, une découverte.

TOUS, se levant.

Qu’est-ce que c’est ?

VICTOR.

Un panier de vin de Frontignan.

JOLIVET, se cachant la tête dans les mains.

Pauvre frontignan ! c’est fait de lui.

AUGUSTE.

Je sais ce que c’est. On l’a monté parce que notre patron donne aujourd’hui à dîner.

VICTOR.

Oh bien ! alors, pas de bêtises ; je remets le panier.

JOLIVET, stupéfait.

Comment ! il en réchappe ?

AUGUSTE.

Sans doute ; il n’y a pas de farces, puisque l’avoué est bon enfant.

JOLIVET.

Ah bien ! de mon temps il y aurait joliment passé.