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Page:Scribe - Théâtre, 1.djvu/407

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DERVILLE.

Et quel est votre maître ?

LE DOMESTIQUE.

Monsieur, c’est un banquier étranger, qui a de l’argent et un procès, et qui voudrait vous parler pour… enfin… il vous expliquera cela lui-même ; et il m’a dit de vous demander un rendez-vous pour aujourd’hui onze heures.

DERVILLE, toujours préoccupé.

C’est bon… qu’il vienne.

LE DOMESTIQUE.

Alors, je vais tâcher de me souvenir de votre réponse. Messieurs, et toute la compagnie, j’ai bien l’honneur de vous saluer.

(Il sort.)
AUGUSTE.

Le jockei du banquier étranger m’a l’air d’un malin.


AIR : Ah ! qu’il est doux de vendanger.

Oui, l’on dirait, je m’y connais,
D’un jockei hollandais ;
Sur sa figure, on peut le voir,
Il a (rien ne lui manque)
Les grâces du comptoir,
Et l’esprit de la banque.

VICTOR.

Oui ; il a plus d’esprit qu’il n’en montre.

DERVILLE.

Ah, mon dieu ! je lui ai donné rendez-vous à onze heures !… Et la saisie de ce pauvre Dermont !

JOLIVET.

Eh bien ! il faut la laisser là : un client qui ne paie