Page:Scribe - Théâtre, 13.djvu/431

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REYNOLDS, avec dignité et allant à lui.

Alcée, je ne te reconnais plus. Je te croyais bon enfant, je te croyais mon ami…

ALCÉE, riant.

Et je le suis toujours, ça n’y fait rien… (Riant.) Mais c’est égal, c’est amusant, et je suis bien aise de savoir… (À Reynolds.) Rassure-toi, je paierai tout ce que tu voudras, je te pardonne, et pourvu que j’obtienne la main d’Alix et surtout son amour.

ALIX.

Ah ! pouvez-vous en douter ? s’il est quelqu’un au monde que j’aime, vous savez bien que c’est…

ALCÉE, qui a pris, son lorgnon et qui regarde.

Christian !… Qu’ai-je vu ?

ALIX.

Qu’avez-vous donc ? perdez-vous la raison ?

ALCÉE, tremblant de colère et regardant toujours.

Oui… ce n’est pas moi… C’est Christian que vous aimez…

ALIX, riant.

Quelle folie !… venez ici, monsieur, et surtout ne me regardez pas ainsi en me lorgnant sans cesse, ce qui est du plus mauvais genre… Voyons. (Allant à lui et le regardant avec tendresse.) Ai-je donc l’air si indifférent pour vous ? ai-je l’air de vous tromper ?…

ALCÉE.

Oh ! non, pas ainsi, et toutes mes illusions reviennent, tout mon bonheur renaît. Répétez-moi, Alix, que je m’abusais, que vous n’aimez pas Christian…