Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/456

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MADAME DE BLANGY.

Toujours. (Après un moment de silence.) Vous venez de Paris ?

M. DE COURCELLES.

Oui, madame.

MADAME DE BLANGY.

Quelle nouvelle ?

M. DE COURCELLES.

Aucune.

MADAME DE BLANGY.

Vous craignez de me le dire : avouez-le moi franchement, on y blâme mes projets de retraite et de solitude ; l’on pense comme vous qu’ils ne dureront pas ?

M. DE COURCELLES.

C’est ce qu’on a dit d’abord.

MADAME DE BLANGY.

Et maintenant que dit-on ?

M. DE COURCELLES.

Rien ; on n’en parle plus.

MADAME DE BLANGY.

Ah ! je suis déjà oubliée ?

M. DE COURCELLES.

Excepté de vos amis. Mais les événement se succèdent avec tant de rapidité… l’hiver a été brillant, les bals très nombreux… vous seule y manquiez, et, en conscience, si vous étiez raisonnable…

MADAME DE BLANGY.

Raisonnable ! vous n’avez jamais d’autre mot, comme si cela dépendait de moi. En vérité, monsieur, vous êtes désolant.