Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/496

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lités, un bon caractère, elle peut croire que je suis seul de son avis ; mais si ma proposition était appuyée, si j’avais une voix de plus… là vôtre, par exemple !

M. DE BUSSIÈRES.

Moi ! monsieur ?…

M. DE COURCELLES.

Le tout est de la décider… Elle y viendra, j’en suis sûr ; car elle m’aime au fond, elle me le disait encore ce matin.

M. DE BUSSIÈRES.

Ce matin ?

M. DE COURCELLES.

Mais les convenances… le respect humain…

M. DE BUSSIÈRES.

Quoi ! cette retraite, ce deuil qu’elle s’était imposés…

M. DE COURCELLES.

Voilà la seule chose qui l’arrête, je le parierais.

M. DE BUSSIÈRES, avec dépit.

Croyez donc après cela aux douleurs éternelles ?… Cela ne m’étonne pas, les femmes sont toutes ainsi.

M. DE COURCELLES.

Et nous aussi.

M. DE BUSSIÈRES.

Non, monsieur, non, ne le croyez pas ; il est des hommes chez qui les sentimens profonds ne s’effacent point aussi aisément.

M. DE COURCELLES, avec indifférence.

C’est possible ! mais cela m’est égal. (Avec chaleur.) Pour en revenir à madame de Blangy, elle ne me croira