Page:Scribe - Théâtre, 15.djvu/515

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M. DE COURCELLES, l’arrêtant.

Jeune homme, y pensez-vous ?

MADAME DE BLANGY.

Je vous en supplie, Édouard ! Ah ! qu’ai-je dit ? pas ce nom-là. Mon ami, mon ami, daignez m’écouter.

M. DE BUSSIÈRES.

Je suis trop malheureux !

MADAME DE BLANGY.

Eh ! monsieur, ne le suis-je pas moi-même ?

M. DE BUSSIÈRES, avec joie.

Ô ciel !

MADAME DE BLANGY, vivement.

Du désespoir où je vous vois. Mais voulez-vous me perdre, me compromettre, m’ôter le seul bien qui me reste ? Vous qui prétendez m’aimer, (geste de M. de Bussière) je le crois, monsieur, je veux bien le croire ; le ciel m’est témoin que je n’y suis pour rien, et j’ignore encore comment cela a pu arriver ; enfin ce n’est pas votre faute, je veux bien vous le pardonner, à une condition, c’est que vous partirez à l’instant même, et que jamais je ne vous reverrai.

M. DE BUSSIÈRES.

Quoi, madame !

MADAME DE BLANGY.

C’est tout ce que je puis faire pour vous, c’est beaucoup encore… Mon ami, venez, guidez-moi. (Ils vont pour sortir.) Partons.

SOPHIE.

Mais si avant de le voir, vous lisiez ce qu’il vous écrit ?