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Page:Scribe - Théâtre, 16.djvu/192

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Air :

Je m’offre moi-même en paîment ;
Que ma parole te rassure :
Nos militaires, bien souvent,
N’ont pas de caution plus sûre.
Oui, dans tous temps, chaque soldat,
Cher à Vénus, cher à Bellone,
Ne paya sa dette à l’état,
Qu’en payant de sa personne.

Mais rassure-toi ; j’ai des espérances

BERTRAND.

Belle monnaie !

FLORVAL.

C’est la plus commode.

Air : Fidèle ami de mon enfance.

Quand l’espoir charme l’existence,
Chaque instant promet un plaisir ;
On possède la jouissance
Qu’on voit de loin dans l’avenir.
Pour moi, vivant sans défiance,
Du sort je ne redoute rien :
Qui n’est riche qu’en espérance,
N’a pas peur de perdre son bien.

D’ailleurs, nous allons entrer en campagne, et si jamais je m’enrichis…

BERTRAND.

Et si vous êtes tué ?

FLORVAL.

C’est mon métier.

BERTRAND.

Mais vos créanciers, vos malheureux créanciers ?

FLORVAL.

On les paiera.