Page:Scribe - Théâtre, 17.djvu/368

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THÉOBALD, à part.

Sa belle-mère ! C’est donc lui ?

BERNARDET.

Impossible, dans ce moment elle ne reçoit pas.

THÉOBALD.

C’est ce qu’on m’a dit. Mais je voudrais seulement lui faire parvenir cette lettre que j’ai à peine achevée.

BERNARDET.

Une lettre… permettez… S’il s’agit d’affaires, nous ne pouvons pas prendre sur nous. Le docteur l’a défendu. Elle est si faible en ce moment, que là moindre émotion pénible lui ferait un mal affreux.

THÉOBALD, avec intérêt.

Vraiment !

BERNARDET.

Le moral est si affecté depuis l’éloignement de son fils. Le docteur prétend même qu’une secousse violente, ce que nous appelons un contre-coup, une révolution, la tuerait net, comme un coup de foudre.

THÉOBALD.

Que me dites-vous là ? Je n’insiste plus pour que vous lui remettiez cette lettre. Il vaut mieux attendre un autre moment, et lui parler moi-même. Ce que j’ai à lui confier demande tant de ménagemens, tant de précautions ! Et croyez, Monsieur, que je ne voudrais pas…

BERNARDET.

J’en suis persuadé. Mais dès qu’il s’agit de précautions adroites, en magistrat prudent, ne puis-je savoir ?…