Page:Scribe - Théâtre, 2.djvu/35

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ALPHONSE.

Monsieur, tout cela n’est rien en théorie ; c’est par la pratique qu’il faut juger les gens, surtout quand il s’agit de chimie culinaire et expérimentale. (À part.) Allons donc, je m’en vais aussi lui lâcher les grands mots, moi.

SOUFFLÉ.

Permettez ; j’ai parlé de cuisine et non pas de chimie.

Air : Adieu, je vous fuis, bois charmant.

(S’animant.)
C’est au feu qu’il faudra vous voir.

ALPHONSE.
Vous m’y verrez bientôt, j’espère.
SOUFFLÉ, à Antoine.

On aurait dû le recevoir
Tout au plus comm’ surnuméraire !
(À part.)
Ça n’a pas l’ombre de talent,
Et ça veut marcher sur nos traces !
C’est une horreur ! Voilà pourtant
Comme on donne à présent les places.

ANTOINE.

C’est bon, c’est bon ; nous saurons bientôt à quoi nous, en tenir : mais finissons, car il faut qu’il prépare le déjeuner de mademoiselle ; et vous, voilà un rapport que monseigneur m’a envoyé, et qui maintenant vous regarde.

SOUFFLÉ, embarrassé.

Ah ! un rapport ?

ANTOINE.

Oui, expédiez cela avant déjeuner, ça ne fera pas