Page:Scribe - Théâtre, 21.djvu/466

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LA MARQUISE.

Oui, Monsieur. Un parti superbe qui se présente pour elle ; et si je perdais, je ne pourrais la doter.

ESTHER.

Qu’importe, j’attendrais et je ne plaiderais pas.

LA MARQUISE.

Quand sir Japhet nous assure que notre cause est excellente.

JAPHET.

Oui, Madame… Refusez la transaction que l’on vous propose. Vous avez un titre incontestable, authentique, et je réponds que vous gagnerez !

ESTHER.

D’abord, et malgré tout le talent de Monsieur, vous pouvez perdre ; sans compter les soins, les inquiétudes que vous donne ce procès, et les ennemis que de tous côtés il vous suscite… Et tout cela pour moi, pour me faire une fortune égale à celle d’un lord, que je ne connais même pas, qui fait encore la guerre en Chine ou au Canada.

LA MARQUISE.

Une alliance admirable !

ESTHER.

Moi, je ne suis pas de ces personnes qui n’estiment et n’admirent que ce qui vient de loin… Je crois qu’on peut trouver le bonheur à moins de frais !… et plus près de soi !

LA MARQUISE.

Ma nièce, ma nièce… dès qu’il s’agit de procès ou de mariage, vous n’y entendez rien ; c’est nous que cela regarde ! (À Japhet.) Nous la rendrons heureuse