Dans sa famille
Il faut toujours obéir.
Sitôt chez nous qu’à bavarder
On voudrait se hasarder,
Mon père dit en courroux :
Taisez-vous.
Les parens, toujours exigeans,
Ne veulent en aucun temps
Laisser parler leurs enfans ;
Mais quand on a son mari,
Ce n’est plus ça, Dieu merci !
Attentif et complaisant,
Il écoute galamment ;
Quand on est femme
On parle et je parlerai,
Sans que réclame
Yanko, que je charmerai.
Car Yanko n’a pas un défaut,
Loin de commander tout haut
Il ne dit jamais un mot ;
Oui, Yanko n’a pas un défaut,
Loin de commander tout haut
Il m’obéirait plutôt.
Voilà l’époux qu’il me faut.
Quand on est fille
Il faut au fond de son cœur,
De sa famille,
Hélas ! supporter l’humeur.
Je sais que mon père a bon cœur,
Mais dès qu’il entre en fureur,
Gare à qui tombe soudain
Sous sa main ;
Et contre moi, sa seule enfant,
Il s’emporte à chaque instant
Et me bat même souvent ;
Mais quand on a son mari
Ce n’est plus ça, Dieu merci !
Yanko, je le dis tout bas,
Yanko ne me battrait pas.
Quand on est femme
On est seule à commander,
Devant madame
Yanko va toujours céder,
Car Yanko n’a pas un défaut,
Lorsqu’on lui dit un seul mot
Son cœur s’apaise aussitôt :
Oui, Yanko n’a pas un défaut,
Loin de me battre, en un mot,