Aller au contenu

Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MARÉCOT.

Je l’aimais, je l’aimais comme tout le monde, quand le pacha était là. Je ne l’aurais pas dit de son vivant ; mais c’était bien le plus vilain animal ! et des caprices, beaucoup de caprices. Moi qui étais attaché à sa personne, j’ai été à même de l’apprécier ; et, Dieu merci, j’en dirais long, si ce n’était le respect qu’on doit aux gens qui ne sont plus en place.


AIR : Un homme pour faire un tableau.

Il joignait l’air d’un intrigant
À l’astuce d’un diplomate,
Et quoiqu’il fît le chien couchant
Donnait souvent des coups de patte.
Taciturne, il grognait toujours.
Et dans sa fierté monotone,
Sous prétexte qu’il était ours,
Monsieur ne parlait à personne. (bis.)

ROXELANE.

Ce qui n’empêche pas que voilà tout le sérail en deuil.

MARÉCOT.

Le moyen de faire autrement ; pour peu que le seigneur Schahabaham se désole, il faudra bien faire comme lui, et ce n’est pas gai ; mais dans notre état, le maître avant tout.


AIR : À soixante ans ne doit pas remettre.

Dès qu’il va mal ma santé se dérange ;
Dès qu’il est gai, moi je ris aux éclats ;
S’il n’a pas faim, je ne bois ni ne mange ;
S’il a sommeil, je ronfle avec fracas. (bis)
Mais l’ours est mort, jugez donc quelles scènes