Page:Scribe - Théâtre, 3.djvu/134

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grand Schahabaham, le prince le plus éclairé de l’Orient.

SCHAHABAHAM.

Vous êtes bien bon. Voyons.

LAGINGEOLE.

Cet animal fidèle sait qu’il a changé de maître, et vous êtes beaucoup trop instruit pour ne pas connaître l’effet de la douleur sur les âmes sensibles. On a vu des personnes naturelles qui, dans l’espace d’une nuit, voyaient blanchir leurs cheveux à vue d’œil.

SCHAHABAHAM.

Ça c’est vrai, je comprends ; mais cet autre qui est blanc et qui a la tête noire ?

LAGINGEOLE.

Ah ! pour celui-là, je vous avoue que je suis fort embarrassé, et je ne crois pas… à moins cependant qu’il n’ait pris perruque, ce que je n’ose affirmer.

SCHAHABAHAM.

C’est impossible ! Je sais qui est-ce qui peut me rendre compte… (Appelant.) Marécot !

MARÉCOT, se retournant vivement.

Plaît-il ?

SCHAHABAHAM, étonné.

Il me semble qu’un des deux ours a parlé.

LAGINGEOLE.

C’est impossible.

SCHAHABAHAM.

Je l’ai bien entendu peut-être. Je veux savoir lequel m’a répondu.

LAGINGEOLE.

Vous voyez qu’ils ne vous répondent pas.