Aller au contenu

Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Et que l’envie elle-même
Dont mon art a triomphé,
Dise, en voyant mes conquêtes :
« Il fit tourner plus de têtes
« Que sa main n’en a coiffé. »


Eh bien ! je ne sais pas pourquoi, je sens là une espèce de remords. Cette pauvre Justine, qui m’aime tant, et que j’aime malgré moi ! elle que j’avais promis d’épouser ! Après cela, si on était toujours honnête homme, on ne ferait jamais fortune… Que diable ! elle se consolera ; elle en épousera un autre… D’ailleurs son oncle a des économies ; mais il fait le fier, et ne veut pas de moi ; ce n’est pas ma faute. Oui, c’est décidé, poursuivons ici mon rôle de séducteur ; personne ici ne me connaît, personne ne peut me découvrir. Ah, mon dieu ! qu’est-ce que je vois là ? Justine !


Scène VII.

ALCIBIADE, JUSTINE.
JUSTINE.

Est-ce possible ? c’est lui ! c’est Alcibiade ! Ah ! que je suis contente de vous voir !

ALCIBIADE.

Et moi aussi, chère Justine ! (À part.) Dieu ! la fâcheuse rencontre !

JUSTINE.

Comment vous trouvez-vous ici, vous qui ne venez jamais dans le quartier ?