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Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/38

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ALCIBIADE, troublé.

Mais… je ne sais pas trop…je venais… j’arrivais… c’est une dame que j’avais à coiffer dans cette maison : madame de Murval.

JUSTINE.

C’est ici dessus, au second : une jeune élégante de la rue du Helder, qui a épousé un riche rentier de la place Royale. C’est le jour et la nuit ; elle met tout sens dessus dessous dans la maison… Mais qu’avez-vous donc, monsieur ? vous n’avez pas l’air d’avoir du plaisir à me voir.

ALCIBIADE.

Si, vraiment… mais c’est que je crains que votre oncle… Dites-moi, Justine, comment vous trouvez-vous ici ?

JUSTINE.

Je venais le chercher, parce qu’il y a du monde dans la boutique, qui le demande. Il est vrai que vous ne savez pas… Mon oncle a loué une boutique qui dépend de cette maison.

ALCIBIADE, à part.

Ah, mon Dieu ! il faut que je tienne le plus strict incognito : dorénavant je m’envelopperai dans mon Quiroga.

JUSTINE.

Mais, que je vous regarde, monsieur Alcibiade ; que vous voilà donc beau et bien mis ! quelle différence quand vous étiez apprenti chez mon oncle, et que vous n’aviez qu’un habit gris, qui était toujours blanc !

ALCIBIADE, lui faisant signe de se taire.

Justine, de grâce…